Mythes & Histoire
Où la navigation rejoint les mythes et l'Histoire
Cette page entend compléter, de façon plus documentée, l'aspect historique de certains contenus du blog.

Le monastere de Panormitis
(île de Symi)

L'épée de l'archange saint Michel : ces sept sanctuaires unis par un fil invisible 

CLe monastère de Panormitis fait partie de l’alignement des sept hauts-lieux michaéliques, qui forment l’ « épée de l’archange St-Michel » au-dessus de l’Europe et de la Méditerranée. 
Pour davantage d'information, lire le très intéressant article en lien. 

Les sept sanctuaires dédiés à l'archange Michel

L'épée de l'archange, les sept sanctuaires dédiés à saint Michel, le plus grand des archanges sont les suivants :

  • 1. Île de Skellig Michael, Irlande
  • 2. St Michael's Mount, Royaume-Uni
  • 3. Mont-Saint-Michel, France
  • 4. Abbaye Sacra di San Michele, Italie
  • 5. Sanctuaire du Monte Gargano, Italie
  • 6. Monastère de Saint Michel, île de Symi, Grèce
  • 7. Monastère Stella Maris, Israël

Kimolos et ses minerais

L'extraction de craie bien sûr, comme l'indique l'étymologie de Kimolos, mais aussi beaucoup d'autres minerais, ainsi que des pierres précieuses font la renommée ou du moins la particularité de l'île. 
Pour en savoir davantage, cliquez sur le lien ci-dessous.

La Vénus de Milo

Au sud de Plaka se situent les ruines de l’ancienne ville de Milos, entre le hameau de Trypiti et le village côtier de Plaka. 
Auprès des murs et les fondations d’un temple et d’un théâtre romains, un paysan-laboureur y découvrit en 1820 une statue d’Aphrodite (sans bras). 
Comme, à cette époque, le navire français "Estafette" mouillait à Milos, la statue de celle qui devint la « Vénus de Milo » fut ramenée en France où elle est exposée depuis à l’entrée du musée du Louvre. Pendant le transport, elle perdit le lobe de son oreille. 
L’île de Milos fait actuellement tout pour ramener ce trésor dans ses terres.

Pour en savoir davantage, lisez l'article en cliquant sur le lien suivant.



Santorin (Thira) : 
histoire géologique

L’éruption qui a éventré Santorin à l'origine du mythe du Déluge ?

Aujourd’hui, l’île de Santorin, située dans les Cyclades, à l’ouest de la mer Egée, et reconnaissable à sa forme de croissant, est connue pour être une destination touristique de choix. Mais savez-vous qu’il fut un temps où Santorin n’avait pas cette forme si particulière ? Et que cette dernière témoigne d’une terrible catastrophe ?
En effet, au cours de l’Âge du Bronze, environ 1 600 à 1 500 ans avant notre ère, le volcan qui occupait le centre de l’île est entré en éruption, provoquant ce que les scientifiques ont identifié comme l’une des catastrophes naturelles les plus dévastatrices qu’ait connu l’Humanité. L’ampleur du cataclysme fut telle qu’on en a retrouvé des traces jusqu’en... Californie et jusqu’au Groenland ! C’est dire. Evidemment, nombre de recherches ont été effectuées pour comprendre le déroulement de ce genre d’évènements. Et pour comprendre aussi l’impact qu’a pu avoir cette éruption en particulier.

À l’époque qui nous intéresse (au milieu du IIème millénaire av. J.-C. donc), Santorin, l’antique Théra, était occupée par au moins trois cités différentes, dont la prospère Akrotiri. Si cette dernière a été anéantie par l’éruption et recouverte par une couche de pierres ponces et de cendres, tout comme le fut Pompéi des siècles plus tard, les habitants de l’île ont dû percevoir des signes avant-coureurs de la catastrophe car un seul corps a été retrouvé sur place. Aussi, les archéologues pensent-ils que des tremblements de terre ont précédé l’éruption elle-même, ce qui aurait poussé les habitants à fuir.
Cela dit, l’île elle-même a été littéralement éventrée par l’éruption. On l’ignore souvent, mais avant que cette dernière ne survienne, les petites îles qui composent l’archipel actuel ne formaient qu’une seule unique île.

Il faut encore ajouter que cette éruption n’a pas seulement détruit l’île de Théra et les cités qui s’y trouvaient. Le climat de la terre a été durablement modifié - des décennies durant - en raison du gigantesque nuage de cendre projeté dans le ciel. Sans oublier les violents tsunamis provoqués par les secousses sismiques, lesquels auraient ravagé les littoraux du bassin oriental de la Méditerranée. Un souvenir cataclysmique qui pourrait être à l’origine du mythe du Déluge pour certains.

Ci-contre : Santorin avant et après l'éruption. Reconstitution : David Hardy.

Thyra, mythe de l'Atlantide
et archéologie

Les férus d’histoire se rendront à la cité d’Akrotiri. Celle-ci a été complètement enfouie par l’éruption volcanique de 1650 av. J-C. 
Selon la légende, Akrotiri serait l’emplacement de l’ancienne cité légendaire d’Atlantide, mentionnée par le philosophe grec Platon.
Les habitants d’Akrotiri vivaient prospères et en harmonie avec les dieux jusqu’à ce que la colère de Poséidon s’abatte sur eux. Le dieu des mers, jaloux de leur puissance et de leur sagesse, aurait englouti la cité sous les flots tumultueux de la mer Égée. Akrotiri devint ainsi un vestige englouti d’une civilisation ancienne, figé à jamais sous les cendres volcaniques de l’éruption cataclysmique qui a également façonné l’île de Santorin.

Pareille histoire évoque Santorin, anciennement nommée Théra ou Thira. Thira aurait été habitée par les descendants du dieu du vin Dionysos et de la princesse phénicienne Arianne. Les ruines de Thira sont, comme Akrotiri, le témoignage d’une civilisation ancienne prospère qui existait sur cette île il y a des milliers d’années. Les fouilles archéologiques ont révélé des vestiges de villes, de maisons, de temples et de routes pavées, montrant la grandeur passée de cette ancienne cité.



Herakleia ou Iraklia, une île des Petites Cyclades
Mais aussi l'abri du cyclope Polyphème 


Herakleia est l’île qui aurait abrité la caverne du cyclope Polyphème, dans l’ « Odyssée ». Ulysse étant imprudemment entré dans son antre, il y est retenu prisonnier avec ses compagnons, et le cyclope en dévore deux par jour. Pour lui échapper, Ulysse l'enivre et l'aveugle en lui enfonçant un pieu dans son oeil unique, alors que celui-ci s'apprêtait à le manger, lui et ses compagnons.

Cet épisode est fondateur de l'épopée et du voyage d'Ulysse : en effet, Poseidon, père du cyclope Polyphème, déclenchera vents et marées contre le navigateur Ulysse, qui va errer dix ans dans la Méditerranée avant de pouvoir rentrer dans sa chère Ithaque.

Illustration ci-contre :
Ulysse et ses compagnons aveuglant Polyphème, amphore proto-attique, vers 650 av. J.-C. musée d’Éleusis.

Antique monnaie de Sérifos, avec la grenouille emblématique 

Persée et l'île de Sérifos : là où l'on évoque davantage une petite grenouille trop bavarde  qu'une redoutable méduse...

Située au sud de l’île de Kythnos, dans les Cyclades occidentales, Sérifos (Σεριφος) serait l’île où grandit Persée, qui y rapporta la tête de Méduse pour protéger sa mère des avances insistantes de Polydoctès. 
C’est aussi là que les Cyclopes auraient vécu. 
Des légendes ajoutent que, eu égard à sa forme en dôme, Sérifos serait le fossile du tyran, roi de l’île, Polydectès.

Bref…, si nous n’avons vu aucune représentation de Méduse, c’est une grenouille bien spéciale qui est le symbole de l’île et en occupe actuellement l’iconographie : les premières monnaies de Sérifos étaient en argent (vers 530 av. J.-C.) et représentaient une grenouille. 
Cet animal d’un caractère sacré était lié à Persée…, c’est là que nous retrouvons ce héros ! 
On dit que Persée, après son aventure pour trouver et tuer la gorgone Méduse, est retourné à Sérifos et s’est couché pour se reposer. Mais les grenouilles du lac le dérangèrent tant avec leurs cris que Persée pria Zeus, son père, de les faire taire. Celui-ci, alors, les a rendues muettes en condamnant les grenouilles un silence éternel. 

La divinité Aphaïa

Aphaïa, en tant que divinité distincte, n'apparaît dans aucun mythe conservé ; cependant, Pausanias rapporte l'existence d'un poème perdu de Pindare dédié à la déesse pour les habitants d'Égine...
Les auteurs antiques qui évoquent Aphaïa (Pausanias, Virgile, Antoninus Liberalis et Hésychios d’Alexandrie) la décrivent comme une déesse locale d'Égine, identifiée à la divinité crétoise Britomartis. 
Dans les versions rapportées du mythe, Britomartis, une chasseresse proche d’Artémis, est la fille de Carmé et de Zeus. Elle est poursuivie par le roi crétois Minos et se réfugie auprès d'un pêcheur d'Égine, qui s'en prend à son tour à elle : pour leur échapper, elle fait appel à Artémis et se cache dans son sanctuaire, où elle disparaît. À cet endroit, les habitants d'Égine la vénèrent sous le nom d'Aphaïa ; les Crétois, quant à eux, lui vouent un culte sous le nom de Dictyna. 
La présence d'une statue d’Athéna sur le fronton du temple a fait supposer à certains spécialistes qu'Aphaïa aurait été assimilée à Athéna, notamment dans le contexte de la prise de contrôle d'Égine par Athènes au milieu du Ve s. v. J.-C. (bien que la statue soit antérieure à cette date). On a pu alors parler d'« Athéna Aphaïa ». Mais il n'y a aucun élément tangible permettant de supposer une telle chose, et l'idée d'une assimilation d'Aphaïa à Athéna est désormais vue comme une fiction moderne.

Le temple d'Aphaïa est installé au sommet d'une colline où l'on rendait, à partir du XIIIe siècle avant notre ère, un culte à une divinité féminine, voire à une déesse-mère, comme l'indiquent les statuettes féminines mycéniennes trouvées sur place. Le sanctuaire est entouré d'un mur de péribole. Sur la terrasse artificielle, au sud-est du temple, on peut voir des restes des logements des prêtres, ainsi que de trois baignoires pour les purifications rituelles.
L'autel, qui faisait douze mètres de large, était, comme c'était l'usage, à l'extérieur du temple, à l'est.

Trois bâtiments se sont succédé au sommet de cette colline boisée : un sanctuaire datant de la fin du VIIe ou du début du VIe siècle avant notre ère ; un bâtiment plus grand datant de 570-560 avant notre ère et détruit par le feu ; et enfin le temple actuel, érigé entre 500 et 450 avant notre ère, très sûrement après la bataille de Salamine. Le temple aurait été abandonné après 431 av. J.-C. et l'expulsion des Éginètes par les Athéniens.

Pendant très longtemps, on considéra qu'un si beau temple ne pouvait être consacré qu'à Jupiter Panhellénios, comme on disait jusqu'au début du XIXe siècle dans un Occident marqué par la culture latine. À la fin du XIXe siècle, on ne considérait plus que le temple était consacré à Zeus, mais à Athéna. Il fallut attendre les fouilles allemandes menées par Adolf Firtwängler (qui mourut d'une fièvre contractée lors des fouilles) en 1901-1903 et la découverte d'un relief votif à Aphaïa pour déterminer une attribution définitive. Cependant, le temple est encore souvent appelé Athéna Aphaïa.

(Rubrique de Wikipédia)

Mythes autour de l'île de Syros

Le plus ancien mythe relatif à Syros est celui de Ciranos. Il raconte que le roi Ciranos fit naufrage au large de Paros-Naxos et fut conduit par un dauphin jusqu’à Syra (Syros). Là, il se réfugia dans une grotte, celle que les habitants nommèrent par la suite en son honneur «Ciranos Andros». En raison des dons exceptionnels qu’il possédait et du respect qu’il inspirait à tout un chacun, il fut plus tard déclaré roi de l’île. 

Homère nous fournit à son tour certains éléments concernant Syrii, une île où selon lui les Phéniciens jetaient souvent l’ancre. D'après le récit du poète, « il s’agissait d’une île non hostile », qui ne s’était jamais impliquée dans des guerres ou des batailles navales. Elle possédait deux villes, une grande abondance de ressources et bénéficiait de conditions de vie telles que les vieux ne mouraient pas de mort naturelle mais que leur vie était enlevée par les dieux Apollon et Artémis.

Les premiers habitants de Syros connus dans l’Histoire furent les Phéniciens. L’influence de ce peuple sur l’île fut considérable dans divers domaines comme la religion - le culte de Pan, dieu à l’origine égyptien - et fut à l’origine de son nom. Ce dernier provient selon toute vraisemblance des noms phéniciens Ousyra, signifiant «riche» et Ousoura, que l’on peut traduire par «heureux».
(Illustration : le dieu Pan).



Icare et Ikaria

« La Chute d’Icare » de Pieter Bruegel l’Ancien
Le mythe a inspiré un tableau saisissant à Bruegel où, devant un paysan au labour occupant le premier plan et un grand voilier indifférents, Icare s’abîme dans les flots.
L’insignifiance du sort du jeune Icare en regard des activités humaines nourricières (laboureur et navire de commerce) est soulignée par le traitement du peintre : le héros n’est représenté que par deux minuscules ailes blanches qui tombent dans les flots, à droite du tableau.

Patmos : ce qu'en dit la mythologie

Patmos, l'ile sacrée du Dodécanèse, émergea de la mer, tout comme Délos, l’île sacrée des Cyclades. 
L’île s'appelait au départ Létoàs, car on pensait que son existence était le fait de la déesse Artémis, fille de Léto. Selon la mythologie, l'île était enfouie dans les profondeurs de la mer. La déesse Artémis se trouvait en visite dans la région de Carie (située sur les côtes opposées), où au sommet du mont Latmos se dressait un sanctuaire voué à son culte. C'est là qu'elle rencontra Séléné, qui en inondant la mer de sa lumière, éclaira l’île immergée. Séléné exhorta alors Artémis de la faire surgir du fond de la mer, et elle parvint à la convaincre. La déesse fit alors appel à l'aide de son frère Apollon, qui à son tour fit intervenir Zeus, et l’île émergea des profondeurs. Hélios (la personnification du Soleil) la fit sécher, lui apporta chaleur et vie, et c'est ainsi que vinrent y habiter un grand nombre d'habitants originaires du mont Latmos et d'autres régions alentour, lui donnant ainsi le nom de Létoàs. 
Selon une autre version, le nom de Patmos proviendrait du mont Latmos.
D'après la mythologie, c'est à Patmos que se serait réfugié Oreste, qui était pourchassé par les Érinyes, et c'est là qu'il aurait construit le premier sanctuaire de taille dédié à Artémis, à l'endroit précis où Saint Christodule commença, en l'an 1088 de l'ère chrétienne, à bâtir le Monastère de Saint-Jean l'Évangéliste.
(Illustration : 
John Singer Sargent, "Oreste poursuivi par les Érynies", 1921)

Île de Nisyros : 
là où gémit le Titan écrasé

Giali, Aghios Antonios, Strongili, Pachia, Perhoussa, Kandeloussa, les îlots qui enserrent l’île de Nisyros, ont l'air, comme elle, d'avoir été projetés dans la mer par une main géante et de s’y être ancrés. 
La mythologie ne raconte pas autre chose : Nisyros aurait été formée pendant la lutte de Zeus contre les Titans. Le dieu de la mer Poséidon entreprend d’aider Zeus et de faire disparaître le redoutable Polybotès (Polivotis). Ce dernier, vaincu, épouvanté et chassé, traverse la mer Égée afin de se sauver. Quelque part près de l’île de Kos, Poséidon le rattrape et il détache avec son trident une partie de Kos, le cap Heloni (Krikelos), la jette contre lui et l’écrase. 
C’est ainsi que se forme Nisyros et, depuis lors, Polybotès envoie ses soupirs des profondeurs de l’île vers la surface de la terre chaque fois qu’il gémit.

Poséidon, le créateur de l’île, en est devenu le protecteur. C’est la raison pour laquelle il y a sur Nisyros, proche du village de Palli, un temple dédié à Poséidon, et plusieurs monnaies retrouvées à Nisyros représentant la tête du dieu de la mer. 

Le mythe conte aussi les liens que Nisyros entretenait avec l’île de Kos depuis les temps mythiques jusqu’à aujourd’hui, des liens culturels, moraux, sociaux et économiques. Comme le montrent plusieurs inscriptions anciennes, à Nisyros vivaient plusieurs habitants originaires de Kos, et à Kos existait une communauté d’habitants de Nisyros qui portait le nom de « Nissiriada ». Les deux îles avaient des rois communs qui combattaient ensemble, avaient le même type de régime et participaient aux mêmes affaires publiques.
À Nisyros, un des cratères du volcan porte le nom Polybotès, en souvenir du géant vaincu.

Aphrodite..., quelle coquine !

« Sous le nom d'Uranie, elle représentait l'amour idéal et pur ; sous le nom de Génitrix ou de Nymphidia, elle était la protectrice du mariage légitime et de toutes les unions sérieuses ; sous celui de Pandémos ou de Pornè elle était la maman de toutes les prostituées et favorisait toutes les formes de luxure et d'amour vénal. Elle embrassait donc tout ce qui avait rapport à la passion, des aspects les plus nobles jusqu'aux plus dégradés.
C'est par sa complétude, faite de tant d'attributs accumulés, qu'elle se rend maîtresse de notre cœur. En elle, l'acted'aimer est total, il couvre et accepte tous les faiblesses des humains, sans exclusion morale.
Aphrodite n'hésitait même pas, le cas échéant, à utiliser ses pouvoirs avec espièglerie, comme le jour où la fantaisie lui vint d'allumer une fusée sous le trône olympien de Zeus : Le Numéro Un fut pris d'une crise de juponnite aiguë qui dépassa tout ce que le Guiness Book of Records de l'Olympe avait enregistré jusqu'alors. Plein d'étincelles comme un arbre de Noël, il demanda à la déesse s'il n'était rien de sacré pour elle, et elle dut lui répondre que, au contraire, tout était sacré, même le rire. Et surtout le rire. »

Lawrence Durrell : 
Les îles grecques,
Omnia Poche, chap. « Cythère et Anticythère », pages 123-124, 1978 (2010, 2017)
Ouvrage embarqué  à bord.
Lámbros Katsónis (1752-1805)
Lámbros Katsónis 
(1752-1805)
De Porto Kagio à Yalta : le fabuleux destin d’un pirate

À l’extrémité orientale de Porto Kagio est érigé un petit monument : celui de Lámbros Katsónis (Λάμπρος Κατσώνης). 
Qui était-il ? Et que faisait-il dans cet endroit perdu à l'extrémité de l'Europe continentale ?

Lámbros Katsónis était un célèbre révolutionnaire-combattant de la liberté, un corsaire notoire puis un pirate impitoyable et cruel, né à Livadia (Béotie) en 1752 et mort en 1805, dans des circonstances apparemment non encore élucidées  : assassiné en Russie ? mort de vieillesse dans son domaine de Crimée ?

Ce héros révolutionnaire grec a connu une destinée particulière : il est devenu chevalier de l’Empire russe et officier de la Marine impériale russe. Il a également reçu maintes décorations, et le château de l’île de Kastelorizo a été renommé « château Lámbros Katsónis » en reconnaissance de ses hauts faits.
On sait que Katsónis rallia l’expédition d’Orloff, un épisode-clef de la guerre russo-turque conduit par Orloff, alors favori de la tsarine Catherine II, guerre qui se déroula dans la région du Magne et dans la mer Égée entre 1778 et 1784 et qui signa les prémices de la guerre d’indépendance de la Grèce, trente ans avant son déclenchement. Quant à la Russie, elle cherchait à repousser l’Empire ottoman afin d’obtenir pour elle-même un débouché sur la mer Noire, voire sur la Méditerranée.
Excellent stratège naval, Katsónis, déçu de l’issue du conflit, déclara une guerre personnelle aux Ottomans, afin de les pourchasser à travers la mer Égée. Pour ce faire, il arma une flotte de septante navires. Le corsaire contraignit ainsi les Ottomans abandonner l’île de Kastelorizo, aux confins de la Grèce.
Son destin se perd ensuite dans les brumes de la légende.
En 1792, devenu un pirate cruel, il avait pris Porto Kagio comme base, d’où il attaquait, en ratissant large, les navires de tous pavillons. Bloqué par une flotte franco-ottomane, il y aurait abandonné ses propres navires et se serait enfui à Cythère, puis à Ithaque.
Des sources disent que Katsónis mourut tranquillement en Crimée, désormais russe : la Grande Catherine, qui ne montra point ingrate,  aurait offert à Katsónis un domaine dans la péninsule criméenne, propriété qu’il appela "Livadia", et où il aurait passé le reste de sa vie. D’autres disent qu’il serait mort assassiné près de St-Pétersbourg.
La conférence de Yalta
Bien après la mort de Katsónis, un palais d’été fut construit en 1861 sur la propriété de Livadia, où résidèrent en saison les deux derniers tsars de Russie. 
C’est là qu’eut lieu, en février 1945, la conférence de Yalta qui réunissait, pour organiser la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Churchill, Roosevelt et Staline.
Le palais de Livadia est depuis devenu un musée.





Methoni, un des « deux yeux de la Sérénissime »

Homère appelle la ville "Pedassos", l'incluant dans la liste des villes offertes par Agamemnon à Achille afin d'apaiser sa colère.
Pausanias, quant à lui, la mentionne par le nom de "Mothoni", du rocher homonyme (Mothon lithos) à l'entrée du port de la ville.
Île de Sapienza et port de Méthoni
Pendant la période byzantine, la fortification de Methoni a été renforcée, tandis que la ville est devenue un siège épiscopal. Sous les Vénitiens (1206-1500), elle a été développée en un important centre commercial, comme l'ont indiqué les voyageurs étrangers et les sources d'archives. Koroni, de l'autre côté du cap, jouait le même rôle : c'est pourquoi MODON (anc. nom de Methoni) et KORON (Koroni) furent surnommées "les deux yeux de la République".

Methoni est restée sous la domination vénitienne jusqu'en 1500, date à laquelle elle a été occupée par les Ottomans. Elle a continué à faire partie de l'Empire ottoman pendant les trois siècles suivants, avec une courte pause de l'occupation vénitienne de 1685 à 1715. Pendant cette période, les ingénieurs vénitiens ont radicalement amélioré la fortification de la ville, en appliquant un projet constructif impressionnant.
En 1825, le château a été utilisé comme base par les forces turco-égyptiennes d'Ibrahim pendant sa campagne dans le Péloponnèse. 
En novembre 1828, il fut remis sans résistance aux forces expéditionnaires françaises.. Les Français ont conçu la ville moderne à l'extérieur de la citadelle ; afin de forcer les habitants du château à se déplacer à l'extérieur des murs, ils ont démoli un grand nombre de bâtiments à l'intérieur de la forteresse.

Le Château de Methoni

Le château de Methoni se compose de deux parties : 
- Au sud se trouve la ville principale (A), entourée d'un simple mur avec des tours à intervalles réguliers. 
- Au nord, qui est la partie la plus vulnérable de la citadelle, son acropole a été formée (B).
Du même côté, qui est la seule partie de la péninsule avec accès au continent, le château possède les œuvres défensives les plus solides et est protégé par des douves (1).
L’accès à la partie intérieure de la forteresse a été assurée par un pont soutenu par 14 arches. De chaque côté de l'entrée, deux grands complexes défensifs sont préservés : le bastion Bembo (2) (deuxième moitié du XVe siècle) à l'ouest, et le bastion de Lorendan (1714) à l'est (3).
La porte principale du château (4) a été construite par les Vénitiens vers 1714. En passant par des portes successives (5, 6), les visiteurs entrent dans la partie de la ville connue sous le nom de "La place des armes". C'était le centre de la vie commerciale et sociale de Methoni. À ce point central se dresse une colonne romaine de granit rougeâtre (7), couronnée par une inscription vénitienne portant la date de 1493.

Un petit magasin de poudrière avec un toit pyramidal (8), datant de la période ottomane, est conservé à l'ouest de la place ; au sud se trouve l'église de la Transfiguration du Christ le Sauveur (9), probablement construite après la guerre d'indépendance grecque. 
Le côté nord de "La Place des Armes" est délimité par le mur-rideau (10) séparant la ville de l'acropole. La porte donnant accès à l'acropole est formée au rez-de-chaussée d'une tour ottomane (11).

"Le Bourtzi"

iLe long de la rue principale de la ville (12), des rues transversales donnent accès au port, où les deux portes "'Porta Stoppa" (13) et "Porta del Mandrachio" (14) sont ouvertes. Le long de cette rue principale, deux bains ottomans (15, 16) sont conservés, ainsi que les vestiges de l'impressionnante église Saint-Jean théologien, initialement la cathédrale de la ville. Pendant la période ottomane, elle a été convertie en mosquée, dont seule la base du minaret (17) subsiste aujourd'hui.
À l'extrémité sud du château se dresse l'impressionnante « Porte de la Mer », (Porta di San Marco, 18), qui mène par un pont en pierre au Bourtzi (19), une imposante forteresse côtière du début du XVle siècle.
(Source : document de visite du site de Méthoni)

Des batailles navales disputées à Aktio et Préveza

Aktio, c'est le lieu de la bataille navale d'Actium, qui se déroula le 2 septembre de l'an 31 av. J.-C. entre Octave (connu plus tard sous le nom d'Auguste), fils adoptif de Jules César, d'une part, et d'autre part Marc Antoine, allié à Cléopâtre et son amant. 
L'affrontement vit la victoire d'Octave et, devant la tournure que prit la bataille, Antoine et Cléopâtre parvinrent à enfoncer le front ennemi avec leurs vaisseaux équipés de proues et à prendre la fuite sur le vaisseau amiral chargé du trésor de guerre ; ils rejoignirent Alexandrie.
D'un point de vue politique, la victoire d'Octave fut très importante et incontestable : Auguste en pérennisa le souvenir en fondant, près du site, la cité de Nicopolis (la ville de la victoire), promue nouvelle capitale de l'Épire.
Pour la peupler, Auguste y transféra les habitants la ville de Kassiopi, qu'il  détruisit (clichés des visites en juin 2023).

ZÁLONGO 
Du monastère éponyme, on gravit la falaise par un chemin bien aménagé pour se trouver au pied d'un monument rappelant le suicide collectif des femmes souliotes à Zálongo en décembre 1803 (dans les montagnes du Souli), et dont l'épopée marque le début de la lutte de la Grèce contemporaine pour son indépendance après plus de trois siècles d'occupation par les troupes des sultans turcs. 
Des peintres comme Scheffer, des auteurs comme Byron, Lamartine, Hugo ont consacré des oeuvres poignantes pour renforcer le soutien des peuples occidentaux afin d'aider les Grecs à se libérer du joug turc. 
Le monument est sis à 773 mètres d'altitude, et il est visible du Temple d'Aphrodite de Kassópi.


Outre la bataille d'Actium entre Octave et Antoine, il y eut dans cet étroit passage stratégique un autre affrontement majeur : la bataille navale de Préveza, le 27 septembre 1538. Elle consacra la victoire de Khayr ad-Din Barberousse, un corsaire ottoman sous le régne de Soliman le Magnifique, sur une flotte chrétienne dirigée par le génois Andrea Doria. 
L'empire ottoman y gagna la maîtrise de la Méditerranée jusqu'à la bataille de Lépante (aujourd'hui Nafpaktos) dans le golfe de Corinthe, trente-trois ans plus tard. 
Nous avons passé deux nuits à proximité du site d'Oxia, où l'on présume que des affrontements ont eu lieu.
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